Après le scandale de VIENNE, empêchons le scandale de GRIGNON !

Le Point.fr révèle que la France a vendu au QATAR le palais CLAM-GALLAS à VIENNE, siège de l’Institut culturel français en AUTRICHE sans le moindre appel d’offre. Un scandale identique à celui dont est menacé le site de GRIGNON à THIVERVAL-GRIGNON (78) que l’Etat voudrait vendre aux Qataris pour y installer le PSG.

Le Palais CLAM-GALLAS à VIENNE Le Palais CLAM-GALLAS à VIENNE

 

Dans un article publié sur Le Point.fr le 24 avril dernier, Violaine de MONTCLOS révèle comment la France a vendu au QATAR, sans le moindre appel d’offre, le palais CLAM-GALLAS de VIENNE, siège de l’Institut culturel français en AUTRICHE.

Près de 3 000 mètres carrés de bâtiments et de dépendances, 5 hectares d’un terrain planté d’essences rares, le plus grand parc privé de VIENNE et l’un des plus beaux instituts culturels français à l’étranger ! « Le Qatar va désormais en faire son ambassade vitrine en Europe centrale. Et c’est peu dire que les Autrichiens francophiles et la communauté française de Vienne ont le spleen » constate Le Point. 

Acquis par la FRANCE au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour en faire le Lycée Français, le Palais était devenu l’Institut Culturel français de VIENNE après la construction d’un lycée neuf, plus fonctionnel, dans la partie basse du parc.

Les 2.000 élèves de l’établissement et les quelques 200 membres du personnel qui jouissaient encore de ce superbe parc, de l’exceptionnelle médiathèque de l’Institut, de ses salles d’exposition et de conférence, sans compter le plaisir de côtoyer quotidiennement un joyau architectural, auront bientôt pour voisin le mur qui sera construit pour séparer le domaine des qataris de celui du lycée …

Rien ni personne n’a pu empêcher cette vente.

Ni les articles de la presse autrichienne vilipendant une FRANCE se « prostituant » aux pays du Golfe, ni une pétition de protestation ayant réuni plus de 7 000 signatures, ni même une lettre écrite par le cinéaste Michael HANEKE à François HOLLANDE, ni deux « lettres ouvertes à la France » écrites pars des descendantes de la famille CLAM-GALLAS, s’émouvant de cette trahison de l’esprit des lieux…

Selon Le Point, les autorités françaises n’ont d’ailleurs pas même eu la politesse de répondre à ces prestigieux correspondants.

Quant au précédent ambassadeur, Stéphane GOMPERTZ, qui avait fait connaître son opposition au projet de cession, on murmure que son rappel à PARIS avant la vente, ne serait pas tout à fait étranger à ces réticences …

Dire « non » au QATAR était vraiment inconcevable pour la France …

Aucune solution alternative n’a donc été sérieusement envisagée.

Elles étaient pourtant multiples.

La plus logique consistait à transférer au Palais CLAM-GALLAS le consulat de FRANCE et à y regrouper tous les services officiels français à VIENNE, aujourd’hui dispersés dans des bâtiments loués un peu partout en ville.

Pour sa part, Philipp CLAM, descendant des CLAM-GALLAS et propriétaire d’un château de famille dans la campagne autrichienne dont il a fait un lieu de tourisme très rentable, avait fait connaître son souhait de racheter la propriété de ses aïeux. Appuyé par un industriel, il proposait même, par francophilie, de laisser une partie du palais à la disposition de l’institut culturel français.

Enfin, une « grande fortune de la communauté française »se proposait également d’acquérir le Palais et de laisser également l’usage d’un étage, gracieusement, à l’Institut.

Selon Le Point, il n’a simplement jamais été répondu à ces offres par le Quai d’ORSAY.

« Le 15 octobre 2015, révèle le site de l’hebdomadaire, alors qu’aucune annonce n’a été diffusée, qu’aucune mise en concurrence n’a officiellement eu lieu, les candidats acquéreurs reçoivent, stupéfaits, une lettre annonçant que la vente est, hélas, désormais conclue »

Ni appel d’offres, ni expertises contradictoires, ni publication d’une annonce sur le site de France Domaines et dans les agences immobilières locales. Le Point précise que l’on admet au Quai d’Orsay, « un peu gêné », que la vente s’est  effectivement passée « avec dérogation spéciale signée par le ministre », de « gré à gré ».

Explication : « Les Qataris mettaient 10 millions d’euros de plus sur la table ».

L’abandon du patrimoine français contre des pétrodollars : ne sommes-nous pas effectivement en train de succomber à une effroyable illusion : celle selon laquelle l’argent, coulant à pleins pipe-lines ou pleins gazoducs, pourrait acheter l’âme d’un grand pays ?

Le scandale de VIENNE fait irrésistiblement penser à celui dont est menacé le domaine de GRIGNON à THIVERVAL-GRIGNON (78), berceau de l’agronomie française, joyau environnemental, historique, scientifique et mémoriel, que l’Etat voudrait vendre aux Qataris pour y installer …. le camp d’entrainement, le centre de formation ou la résidence de prestige du PSG !

Est-il raisonnable d’espérer qu’avant de prêter la main à ce nouveau scandale, nos gouvernants se ressaisiront ?

Donneront-ils raison à Cioran pour qui « espérer, c’est démentir l’avenir » ?

Ou plutôt aux partisans d’un avenir agro-écologique pour GRIGNON qui, avec Jules VERNE, sont convaincus que « Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée » ?

Le château de GRIGNON Le château de GRIGNON