2016 : An Zéro de la COP21 de PARIS !

Et si 2016 était l’An Zéro de la COP21 de PARIS avec la reconversion du site scientifique historique de GRIGNON (78) en Centre International pour une Terre Vivante ? La cohérence avec les engagements du Président de la République et de Ségolène ROYAL, Présidente de la COP 21, serait tout de même plus forte que si GRIGNON devenait le terrain de jeux du PSG ou son hôtel de luxe !

2016, An Zéro de la COP21 de Paris : Reconvertir l’Institution Royale d’Agronomie de Paris – Grignon en Centre International pour une Terre Vivante !

 

Une petite histoire des révolutions agricoles …

La révolution agricole du XIXème siècle a eu des conséquences majeures pour notre société et son évolution. Basée sur l’utilisation renforcée des déjections animales riches en nutriments pour enrichir les sols et favoriser la croissance des plantes, elle a permis des progrès de productivité très importants. Ce faisant, elle a libéré et nourri une main-d’œuvre nombreuse, qui a constitué la force de travail de l’industrie naissante.

La révolution industrielle n’aurait pu se faire sans la révolution agricole.

L’essor de l’agronomie en tant que science date de cette époque-là. L’Institution Royale d’Agronomie est née en 1826 à Grignon.

 

Depuis 200 ans, elle a formé et essaimé des ingénieurs agronomes dans le monde entier.

Le nom de Grignon est un label international d’une agronomie considérée comme l’une des meilleures du monde. A côté de l’aéronautique, de la gastronomie, l’agronomie est un fleuron de la France !

 

La poursuite des progrès au XXème siècle (mécanisation, chimie de synthèse) a conduit à une industrialisation de l’agriculture.

Il s’agissait d’une forme de simplification visant à apporter à la plante tout ce dont elle avait besoin (tous les « intrants »), ou d’apporter à l’auge l’alimentation des animaux.

Cette révolution a atteint ses objectifs de nourrir une population croissante mais avec les excès et méfaits que l’on connaît aujourd’hui (appauvrissement des sols, particules fines, pollution par les nitrates et les résidus de pesticides, etc.).

Ces dangers ont été dénoncés dès les années 1970, par des agronomes tels que René Dumont, premier candidat écologiste à la présidence de la république française !

 

Une nouvelle révolution est en route, celle de l’ « agroécologie ».

Il s’agit de considérer le système écologique formé par le sol et par les plantes et de l’optimiser.

Des initiatives diverses ont lieu en France depuis quelques dizaines d’années et ont pour nom : la permaculture, l’agriculture de conservation, la biodynamie, l’agriculture biologique, l’autonomie fourragère, etc…

Cette approche systémique de la plante et de son milieu s’est aussi renforcée par une approche plus sociologique des techniques associées aux hommes qui les utilisent dans des contextes ou régions particulières : c’est ainsi qu’on est passé de l’étude des « techniques agricoles » à celle des « pratiques agricoles ».

Le lien de l’agriculture au territoire reprend aussi beaucoup d’importance. En effet, le courant industriel et la libéralisation des marchés ont conduit à une spécialisation des régions et des pays: on importe du soja brésilien pour nourrir nos élevages, ou encore pire des poulets brésiliens ; on exporte nos porcs bretons ou nos produits laitiers, notre blé cultivé partout en France au lieu de plantes fourragères … Ce qui a conduit à des problèmes environnementaux graves chez nous (tout en détruisant  la forêt amazonienne !).

La ceinture maraîchère et arboricole de Paris a presque disparu, alors qu’aujourd’hui les citoyens veulent manger sain et local.

L’ensemble de ces problématiques graves et complexes auxquelles nous sommes confrontés ont conduit à une approche systémique stratégique, prenant en  compte les systèmes d’acteurs. Cette approche est notamment mise en œuvre avec l’Association Patrimoniale de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets (APPVPA), qui associe élus, agriculteurs et société civile sur un territoire agricole qui veut survivre et se développer à la Porte de Paris.

 

La COP 21 de novembre 2015 à Paris a marqué l’engagement collectif des nations pour réduire leur impact sur les émissions de gaz à effet de serre afin de ralentir le dérèglement climatique.

Au-delà des discours, des actes sont nécessaires.

Les nouvelles approches systémiques appliquées à l’agriculture et à une meilleure gestion de nos ressources demandent à être enseignées, expérimentées et développées. Le potentiel des terres agricoles en tant que puits de carbone a aussi été mis en lumière lors de la COP 21 (projet 4 pour 1000).

Les équipes de l’INRA de Grignon sont en pointe sur les recherches et les expérimentations concernant les bénéfices écosystémiques des sols, sur le site pilote de la Plaine de Versailles. 

Quel meilleur lieu que le domaine de Grignon pour incarner cet engagement historique à Grignon, berceau de l’agronomie française  ?

En l’an Zéro de cette nouvelle ère post carbone, nous proposons d’incarner en un lieu les recherches, les expérimentations, les initiatives, les nouvelles entreprises,  les échanges, les formations, la pédagogie au grand public. Quel meilleur lieu que Grignon, ancienne Institution Royale Agronomique, aujourd’hui menacée de vente à des fins privées sans relation avec son histoire et sa renommée ?

Grignon doit continuer à rayonner pour son rôle d’innovation dans la valorisation de la Terre.

L’excellence de nos formations et recherches agronomiques doivent y contribuer en s’adjoignant les compétences d’autres équipes de recherche (climatologie, sociologie, économie, politique…).

Si l’école d’AGROPARISTECH et une partie des laboratoires de Grignon sont transférées à Saclay, Grignon n’est jamais qu’à 35 km et offre au cluster de Saclay un lieu de formations pratiques, d’expérimentation, de vitrine, tout à fait complémentaire à la concentration des formations et recherches théoriques à Saclay.

Si la base de la révolution de l’agroécologie demande à prendre en compte la complexité de la nature et de la société, il faudra bien continuer à observer et expérimenter.

Les terres de Grignon et de la Plaine de Versailles, l’écosystème très varié de Grignon, la Ferme Expérimentale, l’Association innovante de la Plaine de Versailles, sont des atouts indispensables à la poursuite de l’excellence française.

L’heure de la maîtrise totale de la nature par la modélisation appartient à une autre époque …