GRIGNON : la « terre sainte de la Science » sous les pelouses synthétiques du PSG ?

Non ! « GRIGNON, terre sainte de la Science » n’est pas un slogan imaginé par le CFSG dans sa lutte contre la vente de ce domaine d’exception au PSG et au QATAR ! La formule est due au grand géologue français Stanislas MEUNIER qui l’utilisa en 1898 dans son article « La falunière de GRIGNON », publié dans la Revue « La nature ». Elle en dit long sur la valeur du site menacé !

 

Non, GRIGNON « terre sainte de la Scienee » n’est pas un slogan imaginé par le Collectif pour le Futur du Site de GRIGNON contre la vente de ce domaine d’exception au QATAR et au PSG !

Mais une citation du grand géologue Stanislas Meunier (1843 – 1925) extraite de l’article « La falunière de Grignon » paru dans le n° 1292 du 5 mars 1898 de la Revue « La nature » où l’on peut lire : « Dans leur fondamentale « Description géologique des environs de Paris », Georges Cuvier et Alexandre Brongniart ont un long chapitre sur le gisement de Grignon, et depuis eux toutes les personnes qui s’occupent de géologie ou de paléontologie ont été, au moins une fois, faire un pèlerinage à cette espèce de terre sainte de la Science. »

Stanislas Meunier Stanislas Meunier

 

La taxonomie, est la science qui a pour objet de décrire les organismes vivants, de les regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier puis de les nommer.

Le niveau le plus fin est l’espèce qui regroupe des individus inter fécondants désigné par un nom binominal en latin (ou latinisé) composé d’un nom de genre suivi d’un adjectif spécifique. Cet ensemble constitue le nom scientifique complet d’une l’espèce sous lequel tout « individu » peut être désigné. Ex : Homo sapiens.

Si l’on se cantonne aux mollusques (gastéropodes et bivalves), le nom de nombreuses espèces se compose de l’adjectif ‘grignonensis’ tel Lepidochitona grignonensis décrit par Lamarck en 1804, Diplodonta grignonensis décrit par Deshayes en 1858, Amaea grignonensis par De Boury en 1888, Tripia inflexa grignonensis par Cossmann en 1889, Pygorhyncus grignonensis, Crassatella grignonensis….

Crassatella grignonensis Crassatella grignonensis

 

Toutes ces espèces fossiles ont été baptisées ‘grignonensis’ en référence au site de leur découverte ou en hommage à la célèbre falunière de Grignon.

Pygorhyncus grignonensis Pygorhyncus grignonensis

 

En effet la falunière est mondialement connue depuis le milieu du XVIIIème siècle : J.E Guettard, dont Lavoisier fut l’assistant, signale Grignon en 1759 dans son mémoire à l’Académie des Sciences en insistant sur l’état remarquable de conservation de ses fossiles de mollusques. Lamarck et Cuvier sont venus étudier la faune fossile de Grignon. La première coupe stratigraphique du site a été établie par le même Cuvier associé à Brongniart en 1810.

En 1900 Stanislas Meunier – titulaire de la chaire de géologie au MNHN de 1892 à 1920 et Maître de conférences de Géologie à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Grignon – fit exécuter une dizaine de fouilles dans le parc du domaine de Grignon pour préparer la visite de 70 scientifiques du monde entier lors du Congrès International de Géologie en 1900. Le résultat de ces sondages ont donné lieu à l’établissement d’une carte géologique du domaine où ont été positionnés tous les sites fossilifères repérés : ‘la falunière’ bien évidemment, seul gisement qui fasse aujourd’hui encore l’objet de recherches et d’études mais aussi ‘la côte aux buis’, ‘le trou blanc’, ‘la laverie’, ‘la pointe Chantepie’… Ces sites sont localisés sur les flancs nord et sud du domaine, de part et d’autre de la vallée du Ru de Gally.

De nombreux scientifiques ont travaillé dans la falunière et leurs travaux et publications se poursuivent encore de nos jours. Et ils comptent bien pouvoir accéder un jour ou l’autre aux autres gisements, identifiés par Stanislas Meunier autrement qu’en fouillant sous les pelouses synthétiques qui pourraient remplacer le couvert végétal du parc.